Christiane Dubin-Lengsfeld

Christiane Dubin-Lengsfeld, du 05 octobre au 11 octobre 2010

Je suis née dans la ville libre de Dantzig, Gdansk aujourd’hui, en 1940 d’une mère suisse romande de la Gruyère et d’un père berlinois.

Ils seront séparés par la seconde guerre mondiale : mon père, né en 1897, mobilisé après l’avoir été à Verdun pendant la première guerre. Avec ma mère et ma sœur aînée, nous restons à Dantzig détruit à 90% d’où nous sommes évacuées en 1943 par un dernier convoi ferroviaire de la zone soviétique. 10 heures d’un voyage pénible et dangereux pour Berlin où nous sommes soignées par les américains et mis dans un avion français rapatriant des soldats blessés à Paris.

Après un interrogatoire et une fouille au quai des orfèvres, nous partons à Cholet chez une sœur de ma mère où nous restons un an et demi.

En 1944, nous partons pour la Suisse où ma mère travaille dans l’hôtellerie et nous confie à un pensionnat à Fribourg. Une tante, venue nous rendre visite constate notre état de santé et nous retire de l’établissement pour faute de soins : nous avons la gale. Nous sommes soignées à l’hôpital pour enfants de Zurich où restera ma sœur .

Je pars dans le canton de Berne chez une amie de ma mère qui n’a pas d’enfant. Avec son mari, ils m’accueillent avec beaucoup de gentillesse et me choierons. Je vis dans une belle région dont j’aime les montagnes, les grandes fermes et leurs animaux que je dessine après l’école, même si cette activité est considérée comme un divertissement inutile.

En 1950, la croix rouge retrouve mon père à Baden Baden et nous partons le retrouver à Mayence. Ma tante me montre la photo de mon père pour que je puisse le reconnaître, mais je pleure et ne veux pas partir. Ma mère vient me chercher et avec ma sœur, nous partons de Zurich pour Mayence où nous arrivons la nuit dans une ville détruite et où des ivrognes se bagarrent sur le quai. Le taxi nous conduit à la maison où nous allons habiter. J’ai peur en montant l’escalier dont les tapisseries sont noircies par un incendie récent. Mon père qui au début ne comprend pas mon suisse allemand m’apprend la musique, le dessin et le Hochdeutsch et grâce au consulat suisse je suis des cours de danse.

En 1952, nous déménageons à Frankfort/main où je rentre à la Herderschule. Je continue la peinture et le dessin. En 1956, je m’inscrit au cours du soir du professeur Rheinhold Ewald (1890-1974) à l’académie de dessin et de métaux précieux à Hanau/Main. Les cours se déroulent le soir avec le model Inge très professionnelle. Je rentre ensuite en atelier de joaillerie et obtient mon diplôme de joaillier en 1960.

Je travaille ensuite dans la conception de haute joaillerie, création personnalisée de bijoux à la demande de la clientèle à Munich : puis à partir de 1962 à Frankfort et en 1964 à Paris où je me marie.

En 1968, nous partons au Québec à Montréal où je continue à peindre.

En 1970, nous nous installons entre mer et garrigues dans un village près de Sète. J’y installe mon atelier où depuis je réalise peintures, sculptures et bijoux.

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